Madame, Monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs les Conseillers,
Par la présente lettre, nous souhaitons attirer votre attention sur le détricotage continuel du statut de la police intégrée.
Ce gouvernement exige, à juste titre, un engagement sans faille de nos policiers dans des situations extrêmement difficiles et complexes. Nos policiers exécutent leurs tâches avec loyauté, malgré les conséquences sociales pour nos familles et malgré les effets négatifs sur notre santé et notre bien-être en général.
Et comment sommes-nous remerciés?
- Aucune augmentation salariale depuis 2001. Les autres fonctionnaires fédéraux ont reçu une augmentation en 2009. Le gouvernement s’est enfin rendu compte de la nécessité d’une correction salariale pour certaines catégories de notre personnel. Mais il n’y a eu aucune modification des échelles barémiques.
- L’âge de la pension a augmenté comme pour tout un chacun, mais dans des proportions bien différentes. Notre analyse du modèle de pension montre qu’il n’y a aucune progression financière, malgré des conditions de carrière plus strictes pour le départ. La future génération ne reçoit rien de positif.
- Le gouvernement propose également une nouvelle loi disciplinaire dans laquelle nous devons constater une concentration du pouvoir au niveau du Chef de Corps et une mise à l’écart du Collège de police. Dans cette proposition, il y a également un déséquilibre dans les moyens de défense. Les sanctions possibles sont draconiennes. La police est l’un des services publics les plus contrôlés et avec une telle loi disciplinaire, l’équilibre est complètement anéanti.
- L’approche du gouvernement à l’égard de la violence contre la police est en contradiction avec la proposition de la nouvelle loi disciplinaire. L’impunité demeure et le respect de la fonction policière fond comme neige au soleil.
- Comme ce n’est pas encore assez, ce gouvernement veut aussi supprimer les jours de maladie et les remplacer par un système beaucoup moins favorable ! Il le fait en diffusant délibérément des informations erronées aux médias et aux citoyens afin d’obtenir le soutien politique nécessaire. Pour l’instant encore, le système actuel fournit un revenu garanti aux personnes qui ont la malchance de tomber gravement malades. Il est absolument faux de prétendre que ces jours sont des congés supplémentaires qui peuvent être pris pour prendre une retraite anticipée. Un certificat médical est toujours nécessaire et il y a une procédure de contrôle. Les nouvelles velléités vont à l’encontre de lutte contre l’absentéisme. Nos gens souffrent de la charge du travail à cause d’un manque structurel de personnel. Ils sont confrontés à la souffrance humaine et aux dangers pendant l’exécution de leur travail. Le travail de nuit, les week-ends et les jours fériés exigent également un effort physique et social intense. Il n’est donc pas surprenant que quelques membres du personnel tombent gravement malades à un moment donné. Le nouveau régime de maladie impliquera que ces membres du personnel subiront une lourde perte financière en plus de leurs problèmes de santé. Où sont donc le respect et le soutien que les policiers sont en droit de recevoir de leurs autorités ?
Vu les problématiques susmentionnées, c’est-à-dire l’affaiblissement du statut, il n’est pas surprenant qu’on ne trouve plus assez de nouveaux candidats pour s’engager dans ce noble métier. En conséquence, le déficit de personnel, et les charges supplémentaires qui en découlent, demeure. L’attractivité pour notre métier est en train de disparaître. Nous nous trouvons dans un cercle vicieux qu’il sera difficile de briser, surtout si on continue à rendre notre statut et notre travail de moins en moins intéressants.
Le SNPS se doit de vous informer et vous demande votre compréhension et votre soutien.
Nous demandons expressément que votre responsabilité politique soit assumée à tous les niveaux.
Le SNPS demande à court terme un signal clairement positif des autorités.
En tant que plus grande organisation syndicale policière, le SNPS se sentira obligé de faires des actions si la situation ne change pas. L’énervement de nos policiers augmente et cède la place à une colère justifiée. C’est triste, mais on peut le comprendre.
En tant que syndicat, nous soutiendrons nos membres.
Que notre avertissement soit clair :
Nous en avons assez de la violence contre la police, nous en avons assez des attaques contre notre statut et nous ne nous sentons plus soutenus par nos autorités, alors que nous sommes toujours restés fidèles. Ça ne peut plus continuer comme ça. Il n’y a plus d’équilibre !
Thierry Belin Secrétaire national