Chers collègues, chers amis,
La famille ‘police’ vit des heures particulièrement difficiles et agitées.
Je n’ai en effet pas souvenir d’une situation aussi chaotique au sein de notre profession, ni d’une autorité politique aussi dénigrante à notre égard.
Je n’ai pas non plus le souvenir d’un mouvement spontané tel que celui qui a pris corps sur les réseaux sociaux ces derniers jours.
Le représentant syndical que je suis est-il choqué ? Non. Bien au contraire. Quelques fois blessé, sans doute, par des commentaires inutilement méchants et gratuits, qui plus est sous le couvert de pseudos. Mais qu’importe. C’est avant tout la fierté qui prévaut. Celle de voir que les ‘flics’ sont debout et osent dire : “STOP ! Stop aux attaques sur notre statut, stop au détricotage de nos acquis sociaux. Nous demandons du respect pour notre métier !”
Les syndicats ne sont pas épargnés. Leurs délégués non plus. Rassurez-vous, et je parle au nom du SNPS, il n’entre pas dans nos intentions d’en prendre ombrage ou de poursuivre qui que ce soit. L’heure est plutôt à l’examen de conscience et à la remise en question. En résumé, nous vous avons entendus et nous allons tenir compte de vos messages. Tant dans notre approche syndicale globale que dans notre communication envers nos affiliés.
Des précisions s’imposent néanmoins. Affirmer que les syndicats ne font rien n’est pas conforme à la réalité. Dois-je vous rappeler la NAPAP (signée uniquement par le SNPS après le coup tordu de SYPOL sur nos pensions), qui a permis (et permet encore) à de nombreux collègues en fin de carrière de partir, oubliez-vous que ce sont les syndicats qui ont négocié l’organisation du temps de travail qui permet à chacun de bénéficier de repos entre les services, de week-end libres en famille, de services de nuit limités en nombre pour préserver la santé … Diffuser de fausses informations alarmistes (indemnités de W-E supprimées, jours de congés diminués …) est également contre-productif.
Est-ce suffisant ? Non, bien entendu. Et c’est pour cela que nous continuons à nous battre.
Le mouvement spontané de grogne policière initié sur les réseaux sociaux rencontre un succès phénoménal. Même si, par son silence, l’autorité (tant policière que politique) tente de le nier ou, à tout le moins, de le minimiser. Bravo aux initiateurs du mouvement. Vous avez mis un sacré coup de pied dans la fourmilière.
Deux éléments qui appellent néanmoins à la prudence :
- Émettre des critiques sur les syndicats est une chose. Les quitter en masse en est une autre, qui les affaiblira sans aucun doute. Tout au bénéfice de l’autorité qui n’attend que ça. Et ne pensez surtout pas que notre ministre de tutelle accordera une quelconque écoute à votre groupe. Chacun est libre de s’affilier, ou non, à une organisation syndicale représentative pour faire défendre ses droits ou encore de la quitter pour en rejoindre une autre qui correspond mieux à ses attentes. Se défendre isolément est par contre particulièrement risqué.
- Écrire sur les réseaux sociaux est un droit pour chacun. Attention cependant au contenu de vos écrits. Soyez certains que l’autorité, qu’elle soit policière ou politique, ne vous fera aucun cadeau.
Depuis de nombreux mois, le SNPS tire la sonnette d’alarme, constatant que le malaise est grandissant au sein de la police. En vain.
Hier, les organisations syndicales ont tenté d’obtenir la présence du ministre au Comité de Négociations, afin qu’il adresse un signal fort aux policiers. En vain.
Le Ministre nous a, une fois de plus, témoigné tout son mépris !
Les organisations syndicales ont dont décidé de quitter la table des négociations et de n’y revenir que si l’autorité était enfin décidée à une véritable négociation et plus à une politique du fait accompli comme c’est le cas depuis trop longtemps.
Nous vous tiendrons informés.
Mais n’oubliez pas , nous sommes plus forts, ensemble !
Nous vous avons compris, plus de bla-bla, de l’action !
Carlo Medo - Président National - Thierry Belin - Secrétaire National